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 « Pézenas, sous le regard de Molière » – 1622-2022 : de l’histoire à la fiction 

1653. la fronde s’achève aussi discrètement qu’elle a commencé. Armand de Bourbon, Prince de Conti, qui a pris part à ces années de troubles et de guerres civiles, emprisonné depuis treize mois, est libéré par ordre du Roi Louis XIV, son cousin. 

Disgracié et endetté, Conti doit trouver refuge en Languedoc, dans le château hérité par sa famille, la Grange des Prés à Pézenas. 

De plus, le sud de la France vient de connaître une de ses plus grandes épidémies de peste et de longues années de misère. Des soldats de passage en route vers la Catalogne où la guerre fait rage ont établi leurs campements dans l’enceinte du château et ils cherchent à enrôler de nouvelles recrues. 

Depuis la mort de Montmorency, Pézenas est tombée dans la monotonie. En ce jour de septembre, les Piscénois s’apprêtent à célébrer la fête de la fin des vendanges, qui arrive à point pour lever le voile qui assombrit la ville endeuillée par cette épidémie. 

Les villageois trouvent là l’occasion rêvée d’oublier ces années difficiles et d’arborer un air de fête. Consuls, nobles et bourgeois veulent rencontrer le Prince… et tous veulent assister aux festivités. 

La liesse populaire s’empare de la ville ; on fait venir des musiciens, des saltimbanques et des comédiens. Des artistes jouent la comédie en plein vent… On danse, on chante, on rit devant la parade des jongleurs et des baladins ou bien en suivant « le Poulain », animal totémique de la ville. 

Les rues, marchés, auberges et hôtelleries regorgent de monde. Une atmosphère de joie populaire, d’activité économique et de vie politique intense s’empare de la ville. Une ville aux portes de laquelle s’apprête à entrer, juchée sur son chariot de Thespis, une troupe de comédiens menée par un certain Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière… 

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